Addiction et pulsion : bien faire la différence
Addiction, pulsion, passion… Comment se retrouver parmi tous ces termes voisins mais aux frontières poreuses ? Si le premier programme de la méthode MY ADDIE se concentre sur la pulsion alimentaire et vous accompagne à les gérer et à vivre avec, quelques éclaircissements s’imposent.
Trop souvent confondues, l’addiction et la pulsion renferment pourtant des réalités différentes. Par addiction, on retiendra une incapacité à contrôler sa consommation tout en ayant conscience des effets néfastes de son comportement. Elle conduit ainsi à une forme de dépendance, plus ou moins forte, à une substance ou non, entraînant une conduite compulsive. A ce stade, il est possible de distinguer deux types d’addiction. D’une part, à des produits, comme le tabac, l’alcool ou la drogue. Et d’autre part, à des choses immatérielles tels que les jeux, le travail, son téléphone portable… Si souvent l’addiction est inexorablement liée à la notion de dépendance, c’est qu’il se produit un effet physiologique qui conduit l’individu à consommer de nouveau pour ne pas être en proie aux effets désagréables du manque. On comprend bien mieux les raisons pour lesquelles elle devient rapidement ingérable au quotidien et très difficile à extraire de sa vie.
Peut-on être addict à la nourriture ?
Mais alors, où est la nourriture dans ce champ de l’addiction ? Avec elle, cela se complique. La nourriture est à la fois reconnue comme une addiction à une substance et une addiction comportementale (« sans substance »), qui se caractérise justement comme l’impossibilité à contrôler ainsi qu’une sensation de tension croissante avant et au moment de l’acte de manger. Néanmoins, quand il s’agit de nourriture, elle est une forme de dépendance moins connue, souvent négligée et assimilée à de la boulimie. Pour autant, les neurosciences ont pu démontrer que l’information de récompense, aussi appelée « dopamine », envoyée au cerveau après le repas, empruntait le même cheminement neurobiologique que l’alcool, la cigarette, ou encore le sexe. D’autant plus que l’on peut ressentir tout aussi bien une sensation de manque s’installer si l’aliment n’est pas consommé. Quand on connaît les effets du sucre dans le cerveau, liés à une libération intense de dopamine, de bien-être et de bonheur, on comprend encore mieux la puissance de l’addiction à la nourriture. Un autre fait intéressant ressort de ces études : le lien souvent établi entre l’addiction à l’alimentation et d’autres addictions. En d’autres termes, on développe plus facilement un nouveau comportement addictif en guise de stratégie compensatoire d’une dépendance. A titre d’exemple, un excès de nourriture peut être contrebalancé par une pratique sportive démesurée. Voir aussi notre article « Tous addicts ? »