MY ADDIE sur BFM !

MY ADDIE sur BFM !

Ce matin Ashley Taieb (fondatrice de MY ADDIE) était interviewée sur le plateau de BFM Business afin de présenter sa start-up et la méthode d’accompagnement pour gérer les pulsions alimentaires. 

➡️ C’est officiel : Le programme sortira le 25 janvier prochain !

Tous addicts ?

Tous addicts ?

Alimentation, sexe, alcool, séries, téléphone portable… Nous sommes tous addicts à quelque chose dans un monde qui pousse la consommation à l’extrême et la satisfaction du plaisir immédiat et éphémère à son paroxysme. La pulsion alimentaire n’échappe pas à ces constats.

Des pulsions alimentaires devenues courantes

Société de consommation poussée à l’extrême, présence croissante du sucre dans l’alimentation, glorification de la nourriture sur les réseaux sociaux, notamment à travers les « food challenges » sur Instagram, boom des restaurants à volonté… Les exemples ne manquent pas pour montrer que la société est devenue obsédée par la nourriture et l’absorption de calories. A tel point que la pulsion alimentaire n’est même plus considérée comme anormale.

Si l’addiction à l’alimentation, au sens strict du terme, touche 5 à 10% de la population de « poids normal » et atteint 40% chez les obèses selon le dossier du magazine Science&Santé de l’Inserm de 2017, le champ de la pulsion apparaît bien plus large. Il en va en effet de la fringale que l’on compense en mangeant un paquet de biscuits entier à ouvrir le frigo et à engloutir tout ce qui nous tombe sous la main sans réfléchir. Et ce genre de comportements compulsifs s’observe à tout âge. A différents niveaux, nous sommes bel et bien tous addicts à la nourriture.

Pourquoi cette tendance est-elle aussi forte ? Car la nourriture n’est aujourd’hui plus un simple besoin primaire. En d’autres termes, on ne se nourrit plus pour vivre, et éventuellement en retirer du plaisir, mais la nourriture est devenue à la fois synonyme de plaisir et de compensation émotionnelle. L’expression « manger ses émotions », que l’on a pu rencontrer à plusieurs reprises, n’a jamais eu autant de sens de nos jours.

Tous addicts ?

Le titre de l’ouvrage des spécialistes en la matière William Lowenstein et Laurent Karila est édifiant : Tous addicts, et après ? (2017). Et il est très instructif. Les deux auteurs montrent que, dans cette société obsédée par la nourriture, nous sommes globalement tous addicts et qu’il devient très difficile d’avoir un rapport « normal » avec la nourriture.

Mais il ne s’agit pas que de nourriture. Les sources d’addiction sont très diverses : alcool, tabac, drogues, jeux de hasard et d’argent, travail, sexe, sport, téléphones portables et écrans… Il semble difficile de leur échapper, d’autant plus quand on sait que les addictions gagnent du terrain. Certains parlent même de « génération accro », fabriquée par la société de consommation et le plaisir immédiat qui favorisaient un terrain pour de nouvelles dépendances ne se caractérisant plus seulement par l’absorption de substances mais aussi par d’autres formes de « gavages » : « binge-watching », « binge-drinking », « binge-eating ». La consommation excessive de séries, d’alcool et de nourriture deviennent alors des pratiques courantes qui ne sont plus stigmatisées.

L’addict est un citoyen lambda et non un marginal. Il n’est plus isolé mais peut vivre son addiction ou ses pulsions addictives (presque) au grand jour. D’ailleurs, elles ne sont pas nécessairement vécues comme des souffrances. D’abord, parce qu’elles sont plus communes, mais aussi parce qu’elles recouvrent des réalités différentes. La pulsion addictive est en effet vécue subjectivement. Deux personnes qui ont des pulsions alimentaires ne vont pas le vivre de la même manière, l’une pourra le vivre sans même y prêter attention tandis que l’autre en souffrira. C’est pourquoi, il n’existe pas une seule recette pour accompagner ses pulsions addictives. Voir notre page : « Qui est addict ? » 

D’où viennent les pulsions alimentaires ?

D’où viennent les pulsions alimentaires ?

Les pulsions alimentaires prennent souvent corps pendant l’enfance et l’adolescence à la suite de dérèglements ou de bouleversements traumatiques. Chez MY ADDIE, nous ne prendrons pas le rôle de traiter les causes profondes pouvant être à l’origine de ces pulsions addictives à la nourriture mais nous ne pouvions en faire totalement l’impasse.

Alexia souffre de pulsions alimentaires depuis 6 ans. Le regard de ses parents sur son corps l’a d’abord poussé à perdre du poids. Jugée « un peu trop grosse », elle perd alors quelques kilos et commence à mettre son nouveau corps en avant, notamment sur les réseaux sociaux. S’en suivent une avalanche de critiques et un harcèlement constant de la part de ses camarades au lycée. Une longue chute s’amorce, ponctuée de plusieurs événements, qui vont la précipiter dans la pulsion addictive à l’alimentation. Son petit ami de l’époque la quitte notamment sous prétexte qu’elle est devenue trop grosse et sa famille n’a de cesse de vouloir l’envoyer en « cure ». Elle tombe alors en dépression, état dans lequel elle est toujours aujourd’hui et nous confie « manger ses émotions depuis toutes ces années ».

Les pulsions alimentaires prennent souvent forme dans l’enfance

C’est la plupart du temps au cours de l’enfance ou de l’adolescence, des périodes cruciales de la construction identitaire, que les pulsions addictives à la nourriture, comme les troubles alimentaires, trouvent leur origine. Il faut déjà savoir que les causes sont multiples, complexes et interagissent souvent entre elles. En d’autres termes, les pulsions alimentaires sont déclenchées par plusieurs facteurs qui s’entremêlent dans la vie d’un individu comme dans l’exemple d’Alexia.

Mais quelles sont ces causes ? Elles peuvent être génétiques, environnementales et/ou psychologiques. Tout d’abord, des prédispositions génétiques ou une modification de l’activité des gènes par l’environnement, survenues durant la gestation, l’enfance, voire tout au long de la vie, sont susceptibles d’entraîner des pulsions alimentaires. Cela peut être l’état nutritionnel de la mère pendant la grossesse ou encore un événement stressant vécu au moment de l’enfance qui vont altérer des gènes importants dans la régulation du stress et le contrôle des humeurs et de ces fameuses pulsions.

L’environnement a lui aussi un impact considérable dans l’éventuel déclenchement des pulsions alimentaires. Il s’agit de l’environnement dans lequel grandit l’enfant, des habitudes alimentaires qu’il prend, mais aussi des références véhiculées autour de lui et qui vont plus ou moins le pénétrer. La référence au corps mince en tant qu’idéal étant largement véhiculée, certains enfants et adolescent.e.s vont y être plus sensibles que d’autres lors de la socialisation primaire en raison de leurs cercles familiaux et amicaux.

Des causes psychologiques entrent également en cause dans les pulsions alimentaires. Ainsi, des événements traumatiques, comme une situation de harcèlement, une rupture amoureuse ou encore un décès peuvent se traduire par des pulsions alimentaires en compensation d’émotions difficiles (dépression, anxiété, détresse…).

Quant au basculement vers la pulsion addictive, il a souvent lieu lorsque la personne s’impose une restriction calorique prolongée. Le régime est donc le premier déclencheur. On le voit d’ailleurs avec l’expérience d’Alexia qui, pour réussir à soutenir le regard de ses parents et de ses camarades, a d’abord cherché à perdre du poids avant d’entrer dans un engrenage en alternant boulimie et hyperphagie. De la même manière, un régime restrictif depuis l’enfance par les parents qui peuvent dire à l’enfant que certains aliments sont « interdits » conduira presque fatalement à la pulsion lorsque ce dernier va grandir. 

Enfin, il arrive un moment où les causes et les conséquences des pulsions alimentaires s’entretiennent. Car ces pulsions ont notamment une influence négative sur l’estime de soi, peuvent nuire aux relations sociales ou à la sphère professionnelle, la sphère sexuelle et entraîner à leur tour  anxiété et dépression. Voir aussi notre article sur les éléments déclencheurs de la pulsion alimentaire.

Quels sont les éléments déclencheurs d’une pulsion alimentaire ?

Quels sont les éléments déclencheurs d’une pulsion alimentaire ?

Ennui, stress, tristesse, besoin de réconfort ou de courage, joie intense, célébration d’un événement sont autant d’éléments qui peuvent compliquer notre rapport à l’alimentation. Nous ne pouvions pas passer à côté du rôle prépondérant des émotions dans le déclenchement des pulsions alimentaires.

La pulsion alimentaire est rarement (qu’u)ne question de faim. Bien évidemment, elle peut résulter du fait que vous avez excessivement faim parce que vous avez sauté le repas précédent, que vous mangez tardivement et/ou que vous êtes en pleine crise d’hypoglycémie. Il est aussi possible d’avoir une pulsion de faim assez fulgurante si vous adoptez régulièrement des stratégies de privation alimentaire pour compenser ces pulsions. Cependant, elle surgit souvent sans faim. Il faut d’abord comprendre comment elle émerge dans la tête et dans le corps. Car, c’est bien parce qu’elle s’imprègne si fort en nous qu’elle se concrétise finalement. Comme nous avons pu le montrer dans un article précédent (« Addiction et pulsion : bien faire la différence »), la pulsion vient avec une idée obsessionnelle, qui envahit progressivement le corps en l’enveloppant de diverses sensations. Cela peut être de l’angoisse, de l’excitation, ou encore un sentiment de satisfaction à l’idée de se remplir le ventre. Néanmoins, quand la pulsion prend forme, lors de l’acte de manger, on ne sait parfois pas vraiment quel en a été l’élément déclencheur.

La pulsion alimentaire est principalement d’ordre émotionnel

Ce sont nos émotions qui sont majoritairement à l’origine de nos fringales compulsives. On parle de « faim émotionnelle », par opposition à « faim physiologique » pour désigner toutes ces fois où « l’on mange sans avoir faim et que cette action est dictée par une émotion (consciente ou non). Ce type de comportement alimentaire peut concerner autant une émotion positive qu’une émotion négative », indique la docteure en psychologie Béatrice Millêtre dans un article d’août dernier pour le Journal des Femmes (« Vaincre la faim émotionnelle : signes, quand s’inquiéter ? »)

Parmi les émotions négatives ou désagréables régulièrement mentionnées, qui entraînent ou amplifient les pulsions alimentaires, on retrouve l’ennui, la déprime, la dépression, la tristesse, le stress, l’angoisse, ou encore la pression. C’est pour faire face notamment à une situation de surmenage au travail, à une déprime passagère, à une mauvaise journée que l’on va avoir tendance à manger de manière compulsive. Mais les émotions négatives ne sont pas les seules en cause dans le déclenchement des pulsions alimentaires. Un état d’euphorie, de joie ou la célébration d’un événement peuvent également les engendrer.

Le lien entre pulsions alimentaires et émotions est alors de plus en plus évident. Les émotions nous traversent à tout instant en s’imposant souvent à nous sans que nous ayons de prise sur elles. Elles guident aussi souvent nos choix en matière de nourriture. Certains aliments ont même le pouvoir de modifier notre humeur et d’influencer notre santé mentale. La nourriture devient alors une grande source de réconfort et de bien-être, comme recevoir un câlin ou se mettre sous un plaid tout doux avec une bouillotte sur le ventre.

Et manger est d’autant plus réconfortant qu’il peut être fait dans l’intimité, à l’abri des regards et des jugements d’autrui. D’ailleurs, c’est à l’aune de cette considération que l’on comprend mieux les raisons pour lesquelles les personnes ayant des pulsions alimentaires ont souvent du mal à manger en public. Alors, face au stress, à l’anxiété, à l’ennui, ou à la solitude, l’acte de manger peut facilement devenir un automatisme à travers lequel on trouve du réconfort. Presque comme s’il suffisait de manger ses émotions.

Addiction et pulsion : bien faire la différence

Addiction et pulsion : bien faire la différence

Addiction, pulsion, passion… Comment se retrouver parmi tous ces termes voisins mais aux frontières poreuses ? Si le premier programme de la méthode MY ADDIE se concentre sur la pulsion alimentaire et vous accompagne à les gérer et à vivre avec, quelques éclaircissements s’imposent.

Trop souvent confondues, l’addiction et la pulsion renferment pourtant des réalités différentes. Par addiction, on retiendra une incapacité à contrôler sa consommation tout en ayant conscience des effets néfastes de son comportement. Elle conduit ainsi à une forme de dépendance, plus ou moins forte, à une substance ou non, entraînant une conduite compulsive. A ce stade, il est possible de distinguer deux types d’addiction. D’une part, à des produits, comme le tabac, l’alcool ou la drogue. Et d’autre part, à des choses immatérielles tels que les jeux, le travail, son téléphone portable… Si souvent l’addiction est inexorablement liée à la notion de dépendance, c’est qu’il se produit un effet physiologique qui conduit l’individu à consommer de nouveau pour ne pas être en proie aux effets désagréables du manque. On comprend bien mieux les raisons pour lesquelles elle devient rapidement ingérable au quotidien et très difficile à extraire de sa vie.

Peut-on être addict à la nourriture ?

Mais alors, où est la nourriture dans ce champ de l’addiction ? Avec elle, cela se complique. La nourriture est à la fois reconnue comme une addiction à une substance et une addiction comportementale (« sans substance »), qui se caractérise justement comme l’impossibilité à contrôler ainsi qu’une sensation de tension croissante avant et au moment de l’acte de manger. Néanmoins, quand il s’agit de nourriture, elle est une forme de dépendance moins connue, souvent négligée et assimilée à de la boulimie. Pour autant, les neurosciences ont pu démontrer que l’information de récompense, aussi appelée « dopamine », envoyée au cerveau après le repas, empruntait le même cheminement neurobiologique que l’alcool, la cigarette, ou encore le sexe. D’autant plus que l’on peut ressentir tout aussi bien une sensation de manque s’installer si l’aliment n’est pas consommé. Quand on connaît les effets du sucre dans le cerveau, liés à une libération intense de dopamine, de bien-être et de bonheur, on comprend encore mieux la puissance de l’addiction à la nourriture. Un autre fait intéressant ressort de ces études : le lien souvent établi entre l’addiction à l’alimentation et d’autres addictions. En d’autres termes, on développe plus facilement un nouveau comportement addictif en guise de stratégie compensatoire d’une dépendance. A titre d’exemple, un excès de nourriture peut être contrebalancé par une pratique sportive démesurée. Voir aussi notre article « Tous addicts ? » 

Et la pulsion ?

La frontière entre pulsion et addiction peut être mince. Mais, la première renvoie davantage à une envie soudaine et incontrôlable de manger, parfois sans faim, qui prend naissance sous forme d’une obsession dans la tête et dans le corps puisqu’elle va inclure, pour lui, diverses sensations. On pourrait utiliser le terme de « binge-eating » pour caractériser la pulsion à l’acte de manger, qui se concrétise lors de l’acte de manger. Et ce terme, vous le connaissez bien puisque c’est ce que vous faites lorsque vous passez votre dimanche à vous enfiler les trois premières saisons de How I Met Your Mother. Vous faites du « binge-watching ». La pulsion est passagère, ponctuelle, mais excessive, compulsive et frénétique. De même, elle est plus ou moins régulière. Et c’est justement à ce propos que la limite entre cette envie pulsionnelle et cette propension addictive peut être palpable. Car si la pulsion devient trop répétitive, un basculement vers l’addiction est possible. Intensité et fréquence de consommation, mais aussi préoccupation constante pour certains aliments, perte de contrôle, ou encore haut degré de satisfaction une fois l’aliment ingéré peuvent constituer tout autant de facteurs de glissement vers ce que l’on pourrait appeler une « pulsion addictive ».